DISCOURS DE JEAN-JACQUES GUILLOU POUR LE STADE RAYMOND GUILLOU  

 

 

 Il y a maintenant presque déjà 6 ans que Raymond GUILLOU est décédé (le 13 mars 2002 pour être précis). Nos familles GUILLOU et LE GUILLOU sont heureuses et fières mais sans ostentation, de ce devoir de mémoire. Aussi est-ce avec émotion et honneur, que nous accueillons, Monsieur le Maire, ce geste symbolique aujourd'hui envers Raymond GUILLOU, mon père. 

 

Permettez-moi, Monsieur le Premier Magistrat, de vous remercier au nom de nos familles, en y associant votre Conseil Municipal et les quelques personnes que je sais avoir oeuvré dans l'ombre pour que le nom de Raymond GUILLOU soit lié à ce magnifique stade de foot et ne tombe pas dans l'oubli, dans cette commune de Ploumagoar qu'il aimait tant. 

 

36 années consacrées à la « chose publique » avec pour seule ambition de mettre en adéquation ses convictions d'homme de gauche dont les maîtres mots sont : éducation, laïcité, tolérance, avec un comportement d'élu de terrain pour essayer de satisfaire l'intérêt général. Sacré défi qu'il mit en oeuvre grâce à l'appui, le concours, l'amitié de beaucoup, disparus ou présents ce matin, que jamais il n'oubliait de citer à la maison. On retrouve le même phénomène dans « SA » vie associative... A tous ceux là, j'adresse un grand merci et leur dis tout mon respect.  

Le Sport, parlons-en... Très tôt, mon père est plongé dans la relation à l'effort physique. Jusqu'à la fin de la communale, il parcourt quotidiennement ses 10 kms à pied, pour relier la petite ferme familiale de Kérové à l'école de Glomel.Si vous ajoutez à cela, les vaches à garder pendant les vacances et les jours de pause, ceci peut constituer une explication possible à son attirance pour le sport mais ... je n'en mettrai pas ma main au feu! Il est curieux de toutes les activités sportives mais le foot « des petits joueurs » de nos bourgs, reste et restera, son sport préféré... Je le soupçonne d'y retrouver ses vraies valeurs : efforts collectifs, générosité, amitié sur et en dehors du terrain, dans les victoires et les défaites partagées entre copains dans les vestiaires et lors des 3ème mi-temps où l'on refait et le match et le monde... 

 

Mais à Ploum, commune en constant développement, il n'y a pas que le foot, le vélo, aussi, est bien implanté, le VSP voit le jour et chaque année, lors des fêtes communales, le footballeur devient speaker d'un événement qu'il ne manquerait pour rien au monde.Toute association sportive (ou culturelle d'ailleurs) qui se créé sur la Commune, l'interpelle. Il s'intéresse successivement, au roller, au tennis de table, à la boxe, au cylcotourisme, au VTT et bien entendu, à la course à pied à travers l'association « Courir à Ploumagoar », activités diverses. Pour lesquelles, il est fidèlement, pendant ses années, le correspondant sportif attitré relatant dans la Télégramme, l'Echo de Guingamp, résultats et commentaires. Hors des frontières de la Commune, le sport existe aussi pour lui, vous l'avez dit Monsieur le Président, il suit ses petits-fils, tous trois, tour à tour, footballeurs à l'AS Tréguier, puis Handballeurs à Lannion, Pleumeur-Bodou et Guingamp. Pour Julien et Bastien, Crossmen à l'AC Plouisy pour Julien et Quentin. On le retrouve enfin et j'en suis très heureux, bénévole anonyme sur les manifestations sportives à but humanitaire que sont « la piste des géomoniers » de Trestel, la « Rando-Muco » de Belle-Isle-En-Terre et les « 13 Kms de l'Ours » de Ploézal. Ce héros ordinaire du quotidien n'a pas non plus que des qualités et comme tout un chacun, ne s'est pas construit seul. Je l'ai dit tout à l'heure, tout au long de son parcours, il côtoie des gens bien et je souhaite ici rendre à mon tour, un hommage particulier à trois personnes de son environnement proche, 3 personnes qu'il a eu la chance de trouver sur sa route, 3 personnes qui le guident, l'encouragent, l'écoutent, l'aident et l'aiment :-        

En 1er lieu, son épouse, Jacqueline, ma mère, qui tisse et re-tisse la toile familiale indispensable à la vie privée, merci maman.-        

Puis, sa belle-mère, Yvonne MAZÉ, Yvonne LE GUILLOU, Mémé Yvonne, pendant 43 ans secrétaire de Mairie à Ploumagoar (ils ont eu 7 ans de collaboration directe si j'ose dire) plus 15 ans de « bénévolat administratif » lors de sa retraite. Pour les habitants de la Commune et en particulier pour ceux qu'elle appelle affectueusement « les Poquez-Din », les laissés pour compte en quelque sorte. Grâce à elle, mon père voit s'ouvrir beaucoup de portes, merci mémé.-        

Et enfin, le beau-frère, Jean LE GUILLOU, commerçant de profession, au contact permanent des uns et des autres, créateur avec deux autres amicalistes, de la section Cyclo de de Ploumagoar. Au sein de l'Amicale laïque, qu'il fréquente pendant 20 ans dont 5 de présidence, il tempère quand il le faut et pousse quand il faut pousser, merci Nainnain... 

 

Voilà, c'est presque la fin, mais juste encore deux choses, avant de conclure définitivement :-         la première est une sorte de secret qui s'adresse principalement aux footballeurs de Ploum. Chaque dimanche de match, il y a côté cimetière qui jouxte le terrain de foot, deux spectateurs attentifs qui vous suivent, regardez les bien, 2 copains dans la vie et voisins de tombe si j'ose dire. Jean-Yves LE COZ, l'artiste footballeur et Raymond GUILLOU, le poète footballeur, regardez bien...-         la deuxième est relative à l'avenir. J'espère qu'un jour, une jeune apprenti footballeur passant devant la plaque posera la question suivante : « c'était qui, Raymond GUILLOU? » et qu'on lui répondra « un monsieur qui avait le goût des autres ».  Je concluerai, Mesdames et Messieurs, de 2 façons :   

 

 tout d'abord, en reprenant une citation d'un grand philosophe allemand Emmanuel KANT qui dit ceci : « De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde et même en général hors du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est la bonne volonté »

 

 enfin, par une petite tendresse musicale, naïve peut-être, vraie sûrement, qui peut nous faire du bien dans ce monde de brutes, comme dirait l'autre...  

 

Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention et surtout de votre présence que je considère comme une marque de respect envers ce citoyen de Ploumagoar que fut Raymond GUILLOU.